Je suis loin de Paris, avec Anne-Solange pour une semaine d’isolation/purification totale. Le pitch de notre retraite :
La mer, du vin et des mots. Ce qui ressemble à une émission tardive et boring, j’en conviens.
Une des raisons pour laquelle je voulais redevenir freelance, c’était que je savais qu’avec un ordinateur, voir même un simple cahier, ma bite et mon couteau, je pouvais travailler de partout et surtout : M’ISOLER. Ce besoin devient chez moi de plus en plus fort, je me donne 5 ans pour mordre les gens qui me parlent POUR RIEN dans le métro.
Il y a les dépendants qui n’aiment pas être seuls, proposent toujours des sorties, comblent toutes leurs soirées des mois à l’avance, ne sont pas particulièrement à l’aise avec eux mêmes. Leur pire cauchemar : personne n’a répondu à leur mail pour le pique nique de ce soir et il est…. (TIN TIN TIN ) 18h30.
Ils ne seraient pas dans la merde sur Koh Lanta eux.
Sur l’autre rive il y a les chats sauvages (pas le groupe) (le nom à la con quand même) (pourquoi pas le Guépard Électrique Vert) qu’on ne voit jamais, qui n’aiment pas la compagnie des autres, qui haïssent la foule, qui n’aiment pas les hugs et le contact humain. Leur pire cauchemar : les galeries LaFayette un jour de Noël.
Je fais un grand écart entre ces deux extrêmes régulièrement, j’ai un besoin vital d’être seule, de passer des soirées à regarder mes sourcils pousser, j’aime bien me retrouver en terrasse à observer les gens (ou clairement écouter leurs conversations comme on regarde un soap Vénézuéliens) avant j’allais souvent au ciné seule, parfois on me regardait avec empathie, hihi, comme si je pouvais être malheureuse avec des pop-corn sucrés et personne à côté pour me dire : « HAN MAIS C’EST [insérer n'importe quel commentaire] NAN ??? »
L’autre facette de ma personnalité c’est que j’aime les gens qui m’entourent. Les voir, parler fort, potiner, leur faire des bisous bien relou, les souler de paroles très souvent inutiles.
L’année qui vient de passer je peux compter sur les doigts d’un manchot le nombre d’heures que j’ai passé seule. J’explose de trop de mots, de bruits, de gens, de twits, de blabla, de soirées, de « Mais où va le monde John ? Dans ton lit Samantha », vite du vide.
Si je pars avec elle, c’est parce qu’elle fait partie des gens que j’aime parce qu’ils ne ressemblent à personne. Elle ne va pas multiplier les apparitions pour « en être », elle est rare et mystérieuse et elle a de jolies valeurs que je partage : les romans où ça placote beaucoup dans le Montréal des années 40, la mer froide, la famille, l’importance des aînés et cette foi absolue en l’Amour. Elle écrit, si bien aussi, ce n’est pas qu’une impression, Anne-Solange est une fée d’un autre temps. Un temps où collectionner les coquillages et mâcher des clous de girofles parce que c’est bon, c’était LO-GI-QUE. Moi c’est les graines de coriandre que je croque. Il fallait qu’on se rencontre et je pense que nos conversations donneraient à pleins de gens, l’envie de se pendre.
Deux vieilles.
Avec du vin.
En Normandie.
…
Et quelques articles à publier sur ce blog, si la connexion est bonne.
Vous trouvez pas que parfois s’éloigner de tout, c’est bon comme une tartiflette ? Si vous avez des spots en France où il n’y a pas un chat (mais où y’a pas de tueurs en série) je suis preneuse.